20 Avril 2016
Ce n’est pas chouette ce qui leur arrive : les salariés de l’entreprise Minerve des sites de Quimperlé et de Quéven s’emploient depuis fin mars déjà, à battre le pavé. Ils interpellent les citoyens tout comme les politiques pour leur montrer leur mécontentement quant la liquidation de leur outil de travail statuée par le tribunal de commerce de Lorient le 1er avril. Après les manifestations des agriculteurs, celles des lycéens vient le tour des sacrifiés de Minerve. A chacun sa manif, à chacun sa préoccupation.
Distribution de tracts de main à main, sur les pare-brise, tout est prévu ou presque pour que la fin de leur activité ne passe pas inaperçue. Banderoles, vêtements de circonstance, toute la panoplie est de sortie. Il faut impérativement éviter que l’équipement ne prenne de la poussière. Lundi, 1ère action sur Quimperlé par le blocage de l’usine car d’après un délégué du personnel, un trésor est sous cadenas : boîtes de conserve de soja mais aussi de châtaignes. On ne sait jamais, tout ce trésor de guerre pourrait éventuellement servir pour d’ultimes tractations. Mardi matin, défilé en ville pour rejoindre la mairie où les attendait sur le perron le maire Michaël Quernez. A la sortie quelques photos pour immortaliser un morceau de vie sur l’escalier de la mairie. Sans surprise, l’homme politique a eu une oreille très attentive à leurs doléances et leur promet de faire remonter leurs revendications auprès du préfet. D’autres élus font de même, les écoutent et leur montrent un soutien sans faille. Mais bon, aucun ne parle de reprise d’entreprise. Mercredi, c’est sur Quéven …
Marc Jambou, le délégué du personnel CGT avoue avoir été naïf quant aux supposées malversations des dirigeants de Minerve. N’avait-il pas des heures de délégations qui auraient pu accessoirement lui servir à s’assurer que les comptes étaient bien tenus ?
Parallèlement à ce mouvement social sur Quéven et Quimperlé, la CGT ouvrait son 51è congrès à Marseille et faisait le vœu pieu de rester la première organisation syndicale en France. Avec seulement 8% de salariés syndiqués à la CGT au niveau national, il semblerait que dans ces deux sites de l’agro-alimentaire du secteur, ce syndicat soit pour le coup fortement représenté.
Rue de Lorient, ça bouge : d’un côté une entreprise de 23 salariés baisse le rideau et 100 mètres plus loin, de l’autre côté de la route, le domaine de Kéransquer suscite l’intérêt de certains élus pour y installer potentiellement des artistes.